Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

vendredi 13 novembre 2015

Après les attentats de Paris

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Face à l'horreur, d'abord, la nécessité impérieuse de condamner sans la moindre réserve ou nuance ces actes inhumains, monstrueux.
Ensuite, dire notre solidarité aux victimes et à leurs familles ainsi qu'oeuvrer à l'union nationale et cela malgré les inévitables outrances auxquelles nous allons assister.
Enfin, il sera toujours temps d'interpeller le gouvernement français sur la cohérence de sa politique au Moyen-Orient.
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Monsieur,

Je viens de lire votre article sur le quotidien d'Oran, je vous suis d'ailleurs depuis plusieurs années et il est rare que je fasse impasse sur votre chronique hebdomadaire sur le quotidien de ma ville.
Je suis une algérienne d'Algérie, je n'ai jamais quitté mon pays si ce n'est pour des bols d'oxygène annuels. j'avais vingt ans en 1988, la peur, la terreur, le sang, je connais. je n'ai rien oublié, à mon corps défendant. Aujourd'hui j'ai des enfants qui ont presque l'âge que j'avais en 1988. Ils ont des amis de leur âge, bien lotis par la vie, ne craignant ni chômage, ni pénurie de iphone ou de vacances d'hiver à Paris et d'été à Benidorm.
Il n'y a pas que la légèreté de la vie qui les unit, il y a aussi l'unanimité autour d'un mot d'ordre : "ils" le méritent, on s'en f..., celui qui les soutient ou verse une larme ou arbore le bleu blanc rouge est un harki....
16 ans, 18 ans voilà leur âge, des jeunes comme eux ont été désarticulés, déchiquetés. Aucune émotion, pas une once d'altérité. Qui porte la responsabilité de cet aveuglement, de cette absence humanité ? Il me vient un faisceau d'explications possibles, je n'ai même plus envie de les exposer, de les développer, de les partager...
Mr Belkaid, vous êtes probablement resté beaucoup trop longtemps en occident. Vous trouvez misérable le tweet de Kassovitz? Faisons un pari : et si par miracle "la communauté musulmane" sortait pour manifester son horreur du terrorisme (rappelez vous les marches dans l'Algérie en sang des années 90), combien seraient-ils?
Avant de brandir la peur des amalgames comme bouclier de défense (contre quoi?), laissons les vivants pleurs leurs morts et digérer leur haine oh combien humaine.
Votre article m'a surprise. Il aurait eu son utilité, peut-être. Mais pas aujourd'hui, le sang n'a pas encore séché.
Une algérienne parmi les autres.