Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

mardi 9 décembre 2014

Frigyes Karinthy et l'humanité

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Extrait d'une note de lecture (1) rédigée par Xavier Lapeyroux, Le Monde Diplomatique, Décembre 2014 à propos d'un ouvrage de Frigyes Karinthy (2), le père de Gulliver.

Lors de son cinquième voyage (1914), Gulliver arrive "miraculeusement à Farémido, un lieu étrange, sans hommes ni paroles, mais peuplé de machines pensantes, les Sollasis, qui utilisent des notes de musique pour communiquer et vivent en harmonie".
(...)
"Pour les habitants de Farémido, les êtres vivants sont comparables à des substances pathogènes autodestructrices qui ne doivent leur survie qu'à l'élimination d'organismes similaires. Gulliver a beau défendre la suprématie de la vie, il ne peut que s'incliner face à la brillante démonstration de son maître Midoré : soixante mille ans auparavant la Terre a été contaminée par la vie, par l'homme et l'animal, et la maladie n'a fait que proliférer. Ecartelé entre l'instinct et la conscience, ' deux organes au service de deux objectifs frontalement opposés, [dont] l'un recherche la vie, l'autre la mort', l'homme ne serait en fin de compte qu'un monstre à deux têtes condamné à se dévoré lui-même."

(1) Frigyes Karinthy, Farémido. Le cinquième voyage de Gulliver, traduit du hongrois par Judith et Pierre Karinthy, Zulma, Paris, 2013, 78 pages, 9 euros.
(2) Frigyes Karinthy est "également à l'origine de la théorie des six degrés de séparation (1929), selon laquelle toute personne est reliée à n'importe quelle autre via une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons (...) Sa théorie fut reprise en 1967 par Stanley Milgram, et le réseau social Facebook aurait ramené le nombre de maillons à 4,74."
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