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jeudi 21 mars 2013

La chronique économique :Le pas de deux énergétique d’Obama

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Le Quotidien d'Oran, mercredi 20 mars 2013
Akram Belkaïd, Paris
 

Quelle est la politique énergétique de Barack Obama ? Il y a quelques jours, le président étasunien a présenté une nouvelle feuille de route en la matière où il a réitéré sa volonté de voir les Etats-Unis développer massivement les énergies alternatives. L’un des points majeurs de son programme a été l’annonce d’un financement de 2 milliards de dollars sur dix ans pour la recherche sur des véhicules ne fonctionnant pas à l’essence mais à l’électricité, au biofuel, à l’hydrogène ou encore au gaz naturel. Tous ces carburants alternatifs devront être produits aux Etats-Unis et non importés de façon à réduire les dépenses énergétiques de ce pays.
 
Les hydrocarbures non-conventionnels en vedette
 
Les intentions officielles du président américain n’ont donc pas changé. En 2008, lors de sa première élection, il avait déjà promis que son pays entrerait dans l’ère des énergies alternatives avec un développement du solaire, de l’éolien et de l’hydrogène. Mais, à ce jour, ces promesses n’ont guère été suivies d’effets majeurs. Certes, l’administration fédérale a lancé quelques programmes de soutien à la recherche sur les sources d’énergie hors hydrocarbures mais le fait est que les Etats-Unis restent encore dépendant du carbone. En 2008, Obama n’avait, semble-t-il pas, anticipé le développement spectaculaire des hydrocarbures non-conventionnels tels que le gaz et le pétrole de schiste. Aujourd’hui, ces deux ressources sont à l’origine de la diminution d’un tiers des importations américaines de pétrole depuis 2008. Mieux, selon les projections avancées par l’Agence internationale de l’énergie, cela devrait conduire les Etats-Unis à une quasi-autosuffisance en matière d’hydrocarbures d’ici 2020.
 
Cette perspective est donc en complète contradiction avec le discours d’Obama dans la mesure où la politique énergétique des Etats-Unis est partie pour reposer avant tout sur l’exploitation massive d’hydrocarbures non-conventionnels. Dès lors, on voit mal comment les énergies alternatives pourraient se en parallèle. On le sait, et au-delà des incantations habituelles sur la nécessité de préparer l’après-pétrole, il est pratiquement impossible de promouvoir un approvisionnement secondaire, tel l’éolien ou le solaire, quand la majorité des investissements (et des incitations fiscales) vont à l’exploitation et le développement d’une source principale en l’occurrence le pétrole et le gaz de schiste.
 
L’un des exemples qui illustre bien les contradictions de la politique énergétique d’Obama réside dans le projet de l’oléoduc Keystone XL. Ce pipeline est destiné à convoyer du pétrole non-conventionnel extrait des champs de sables bitumineux de l’Alberta (ouest du Canada) vers les raffineries du Golfe du Mexique. Des centaines d’ONG y sont opposées à la fois en raison du bilan calamiteux de l’exploitation de cet hydrocarbure lourd en Alberta mais aussi en raison des dommages occasionnés à l’environnement, notamment dans l’Etat du Nevada, par la construction de l’oléoduc. Nombre de ces opposants espèrent encore que la Maison-Blanche mettra son veto au projet Keystone XL mais il est pratiquement certain que cela ne sera pas le cas. Ainsi, tout en parlant d’énergies alternatives, l’administration Obama ne s’opposera pas au développement de projets énergétiques controversés.
 
Incertitudes sur le nucléaire
 
Par ailleurs, le président américain reste encore très vague quant à ses intentions concernant l’énergie nucléaire. Il y a dix ans, l’administration Bush avait envisagé de relancer la construction de centrales nucléaires mais sans vraiment donner l’impression d’y croire. Obama n’a pas écarté une telle perspective mais aucun plan concret en la matière n’a été présenté. Plus important encore, Washington donne l’impression d’ignorer les mises en gardes répétées de plusieurs experts qui dénoncent le délabrement continu des centrales déjà existantes et qui pressent le gouvernement fédéral d’agir rapidement pour leur rénovation. Une demande qui bute contre les difficultés budgétaires des Etats-Unis.
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