Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

jeudi 31 mars 2011

La chronique économique : Chine, Algérie et ploutocratie

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Le Quotidien d'Oran
Mercredi 30 mars 2011

Cela ne surprendra pas grand-monde. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement chinois met tout en œuvre pour limiter l’impact des révolutions arabes sur son opinion publique. Sur Internet, la censure fait son œuvre tandis que les médias officiels insistent sur le chaos libyen pour prouver le caractère dangereux des révoltes populaires. Ainsi, la Chine cherche plus que jamais à faire figure de contre-exemple, voire de contre-modèle démocratique, ce dernier continuant d’inspirer de nombreux dirigeants de pays du Sud qui refusent toute ouverture politique.

La Chine: un modèle peu égalé

Cela vaut pour l’Algérie. Il existe d’ailleurs de nombreux points communs entre ce pays et l’Empire du milieu. Dans les deux cas, le discours officiel est pétri d’autosatisfaction et rejette la moindre critique, fût-elle constructive. Mais attention aux comparaisons hâtives ! Si l’on prend le cas chinois, on doit admettre qu’il y a de quoi être impressionné. Le bilan du XIe plan quinquennal (2006-2010) est édifiant : une croissance moyenne de 11,2% par an, près de 60 millions d’emplois urbains créés et autant de Chinois qui sont sortis de la pauvreté.

A cela s’ajoutent des percées notables dans le secteur de l’aéronautique, de l’aérospatiale et des énergies renouvelables. N’oublions pas non plus l’explosion des réserves de change qui s’approchent tranquillement des 3.000 milliards de dollars !

Côté algérien, on ne peut absolument pas accorder pareil satisfecit. Certes, la croissance reste supérieure à 3% tandis que les réserves de change atteignent des niveaux record. Mais on est bien en peine d’avancer la moindre information positive sur les créations d’emplois ou sur le développement industriel du pays. Contrairement à ses voisins marocain et tunisien qui ont réussi à capter des niches de sous-traitance dans des secteurs de pointe (électronique, automobile, aéronautique et technologies de l’information), l’industrie algérienne est toujours dans l’attente d’un plan stratégique de modernisation et de relance.

Tout cela pour dire que la comparaison Chine - Algérie n’est pertinente que sur le plan du verrouillage politique mais certainement pas sur le plan économique. Et pour en être convaincu, il suffit de se référer aux ambitions du XIIe plan quinquennal chinois (2011-2015), où Pékin veut arriver à atteindre « une société moyennement prospère » par le développement de l’éducation, la montée en gamme industrielle, l’innovation et la création de marques chinoises (terme préféré à celui de champions nationaux). Autant d’objectifs que l’Algérie ne semble guère capable d’atteindre faute de vision claire et de politique économique digne de ce nom.

Corruption et ploutocratie


Mais avec le verrouillage politique, il y a une autre ressemblance entre la Chine et l’Algérie. Il s’agit de l’explosion de la corruption, laquelle - on ne le répétera jamais assez - n’est que la conséquence de systèmes judiciaires aux ordres et d’absence de liberté d’expression. Une statistique en dit long sur le sujet. En Chine, les 70 membres les plus riches de l’Assemblée nationale populaire représentent un patrimoine total de 75 milliards de dollars. Un record mondial. A titre d’exemple, aux Etats-Unis, un pays régulièrement critiqué pour le poids de l’argent dans la vie politique, les 70 membres les plus riches du Congrès cumulent des avoirs d’un montant « d’à peine » 5 milliards de dollars.

A l’heure où des chiffres invérifiables circulent en Algérie et sur Internet à propos des fortunes du personnel politique, on réalise que le modèle chinois ne s’exporte finalement que via deux axes particuliers : l’absence de libertés politiques et l’évolution vers une ploutocratie qui ne dit pas encore son nom…

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Homme politique français cherche ami musulman

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Dirigeant d’un grand parti politique français, maire d’une ville au fromage bien connu, cherche de toute urgence un ami de confession musulmane pour le chapitrer de temps à autre en public, pour lui faire la leçon sur la laïcité, lui apprendre ce qu’est la modernité, le faire entrer dans l’histoire, lui apprendre à lire, compter et écrire, lui expliquer le dentifrice et la brosse à dent, lui enseigner les rudiments de l’instruction civique, et le promener de plateaux télé en émissions radios afin de prouver qu’il a bel et bien un ami muslim ce qui peut l’autoriser à dire tout plein de bêtises fielleuses à propos des musulmans de France.

Profil recherché : un musulman qui ne la ramène pas, un peu radical mais pas trop, avec un accent prononcé si possible, des moustaches et une barbe pas trop fournie.

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mercredi 30 mars 2011

Porter l’étoile verte? Et puis quoi encore!

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Slate Afrique, mercredi 30 mars 2011

S'il y a bien un combat à mener contre la stigmatisation des musulmans en France, il ne faut pas pousser la comparaison trop loin, au risque de desservir la cause.

C’est un fait: être musulman en France n’est pas toujours chose facile. Le débat actuel autour de l’islam et la volonté manifeste d’une partie de la droite, dite républicaine (ne parlons même pas de l’extrême droite), d’instrumentaliser cette religion pour concurrencer le Front national le montrent bien. Il est difficile de ne pas se sentir pointé du doigt même pour celles et ceux qui ne mettent jamais les pieds dans une mosquée et dont la pratique religieuse est des plus limitées.

Ces talk-shows venimeux à la télévision (y compris sur le service public!), ces déclarations récurrentes des Copé et cie qui donnent à penser que tous les musulmans de France, qu’ils soient citoyens ou ressortissants étrangers, conspirent à abattre la laïcité, sont insupportables.

En ce moment, être musulman en France, c’est encaisser de manière quotidienne les délires de politiciens hystériques dont on se demande s’ils n’ont pas mieux à faire pour relancer l’économie, sauver le modèle social français et réduire les inégalités qui minent la société. Etre musulman, c’est se dire: que vont-«ils» encore inventer aujourd’hui? Nous avons eu droit à l’exploitation effrénée de phénomènes minoritaires comme le voile intégral et les prières dans la rue, mais d’autres sujets vont certainement faire leur apparition dans les semaines qui viennent.

Parions que l’on va nous parler de la viande halal, des prénoms arabes, de la circoncision et même du ramadan en attendant d’embrayer sur des thèmes que l’on sent poindre telle la question de savoir si, en ces temps de guerre, les français musulmans (expression insupportable qui renvoie à la période coloniale) sont loyaux à l’égard de leur pays. Mais être musulman, c’est aussi se sentir pris en otage par des aventuriers et des manipulateurs qui parlent au nom d’une communauté qui, en réalité, n’existe pas tant elle est diverse et fragmentée. De fait, l’auteur de ces lignes ne se sent aucunement représenté par le Conseil français du culte musulman et encore moins par toutes ces associations qui occupent le terrain médiatique et qui contribuent, à leur façon, à rendre le climat actuel encore plus délétère.

En appelant les musulmans à «porter une étoile verte» pour protester contre le débat sur la laïcité, Abderahmane Dahmane, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, commet ainsi une grave erreur —tant sur le fond que sur la forme. Il y a des symboles historiques qu’il faut manier avec précaution et il faut surtout savoir de quoi on parle. Laisser entendre que la situation actuelle des musulmans de France est comparable à celle des juifs sous Vichy est une aberration. Au mieux, cela dénote une absence totale de culture historique. Au pire, cela s’inscrit dans une position victimaire outrancière, qui dessert le combat contre la stigmatisation des musulmans.

Cette proposition de porter l’étoile verte est honteuse. Elle est même une insulte aux victimes de la politique antisémite des autorités françaises entre 1940 et 1944. Parler d’étoile verte, en référence à l’étoile jaune, revient à faire croire que les musulmans de France sont menacés de génocide. C’est créer un précédent en introduisant dans le débat politique un nouveau symbole, qui va certainement être récupéré par tout ce que le champ politique compte comme extrémistes et provocateurs. C’est convaincre une partie de l’opinion publique de l’immaturité de celles et ceux qui tentent de s’organiser pour dénoncer la stigmatisation des musulmans par une partie de la classe politique et de l’intelligentsia françaises.

Soyons clairs: il y a bel et bien une bataille à mener contre ceux qui font des musulmans des boucs émissaires. Mais ce combat peut très bien se mener dans un cadre républicain et, surtout, il n’a nul besoin de surenchères de la sorte.

Akram Belkaïd


http://www.slateafrique.com/1105/porter-etoile-verte-et-puis-quoi-encore
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lundi 28 mars 2011

Algérie 1 Maroc 0 : quel ennui...

_ . je viens de voir le match Algérie Maroc (en différé car cf http://akram-belkaid.blogspot.com/2011/03/coupure-de-courant.html) Quel match ennuyeux, quel jeu mièvre ! Le football maghrébin évolue dans le mauvais sens à force de vouloire singer le jeu italien en particulier et européen en général. _

Coupure de courant

_ . Hier, bien après la tombée de la nuit, coupure d’électricité dans tout le quartier. Pas de lumière, pas de télévision, pas de match de football Algérie-Maroc, pas de série américaine ou de talk-show politique à propos des élections cantonales. Pas d’internet, pas de navigation erratique sur la toile, pas de facebook ni de gmail ni de chasse à l’info sur le monde arabe. Pas de texte à écrire non plus pour cause de batterie d’ordinateur vidée de ses électrons. Pas de papier à gratter non plus. Pas de téléphone portable, lui aussi déchargé, pas d’eau chaude, pas de radio, ni masque ni plume, pas de ronronnement du lave-vaisselle et pas de film vu et revu pour faire passer le stress de la fin du dimanche. Mais une belle soirée à la lumière de la bougie, silencieuse et immobile, passée à méditer en regardant les ombres danser sur les murs. _

samedi 26 mars 2011

La chronique du blédard : Petite farandole de polluriels


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Le Quotidien d'Oran, jeudi 23 mars 2011
Akram Belkaïd, Paris
 
Ils agacent les internautes. Ils désespèrent ceux qui consultent leur messagerie de manière compulsive dans l'attente d'une bonne nouvelle ou d'une bonne surprise. Ils sont le fléau de la communication électronique et on se rend compte de leur nuisance quand on apprend que des économistes cherchent à calculer l'énergie consommée et les quantités de gaz à effet de serre émises pour les effacer. Une calamité... On dit ainsi que neuf courriels sur dix sont en réalité des pourriels - ou polluriels -, termes que tout écrit de langue française se doit de préférer à celui de spam. Pourtant, cette chronique entend en mettre quelques uns à l'honneur. Pour le plaisir de parler de ce qui est inutile. Pour s'aérer un peu l'esprit en ces temps de grandes incertitudes.

Premier message. Madame Martina, conseillère commerciale, m'exhorte à me connecter sur un site pratiquant des prix imbattables sur les montres de luxe. Elle me précise que les remises sur certaines marques de renom sont de l'ordre de 80 à 90%. Enfin, elle me jure en grandes lettres que ce site n'écoule aucune contrefaçon « par respect des lois en vigueur ». Je n'irai pas sur le site en question mais je réponds à Madame Martina en lui conseillant de s'adresser à Nicolas Sarkozy et à Jacques Séguéla.

Deuxième message. Toujours une expéditrice, dénommée Irina cette fois (il faut peut-être lancer une étude pour vérifier la corrélation entre prénoms slaves et spams). Voici la traduction de la missive rédigée dans un anglais plus qu'approximatif. « Bonjour, je suis jeune fille de 21 ans. J'habite dans pays de grosses difficultés politiques et économiques. Mon but dans la vie est être épouse aimante avec homme sérieux de France, de Grande-Bretagne ou de l'Amérique. Je suis blonde et vierge ». J'explique à Irina que, malheureusement, je ne peux rien faire pour elle et je lui conseille d'envoyer son courriel à Silvio Berlusconi. D'ailleurs, je fais la même recommandation pour un certain Ianko, qui souhaite me vendre deux kilogrammes (pourquoi deux ?) de viagra « à des prix affolants ».

Le troisième courriel fait partie de ceux que la messagerie incite à ne pas ouvrir avec la formule suivante : « Ce message peut ne pas provenir du destinataire indiqué. Evitez de suivre les liens qu'il contient ou de fournir des informations personnelles à son expéditeur ». Il s'agit d'une proposition commerciale en provenance de la société Sun Tchou Trade Co laquelle recherche un « honnête représentant » qui sera rémunéré 10% sur ses ventes de lingerie. Détails demandés : le nom, le prénom, l'adresse et le numéro de téléphone. Tentative classique de vol d'identité mais, là aussi, je réponds en conseillant de s'adresser à Belhassen T. ou à sa sœur Leïla T. en précisant néanmoins que le pourcentage exigé sera au minimum de 150%.

Le quatrième message m'est adressé, ainsi qu'à au moins dix millions d'internautes (estimations à la louche), par un certain Robert Detler. Contre dix dollars américains, il propose de m'envoyer un dossier secret de la Nasa à propos de la planète Mars. Robert, qui a travaillé - c'est lui qui le dit - comme contrôleur du programme spatial à destination de la planète rouge, affirme que l'agence américaine a caché des choses au public et même à Ronald Reagan (pourquoi lui ?). Je ne suis pas suffisamment expert en informatique mais je suis sûr qu'il y a moyen de vérifier si ce message n'a pas été envoyé par l'un des frères Bogdanoff.

La lecture du cinquième message déclenche une bouffée d'espoir. Terminée la course au feuillet, je vais devenir riche ! Monsieur Ba me propose une affaire en or. Il y a 500.000 dollars à récupérer dans une banque de Dakar. Le titulaire du compte serait « un ancien dictateur qui n'est plus de ce monde ». Pour empocher la moitié du magot, je n'ai qu'à avancer 5.000 dollars « pour frais de dossier ». Ah, la bonne vieille lettre nigériane, encore appelée scam (ruse en anglais) ou bien encore « la 419 », du nom de l'article de loi au Nigeria qui interdit (en vain) cette pratique. Il paraît que l'arnaque remonte au temps des Croisades et qu'elle a sans cesse été adaptée au fil du temps. J'ai quelques échanges avec monsieur Ba qui me propose même de me déplacer à Dakar pour toucher l'argent. Puis, lassé, je finis par envoyer le message suivant :
« Cher Monsieur. Je suis vraiment désolé, mais un contretemps m'oblige à partir en voyage. J'ai donc transmis votre offre à un ami qui travaille à la police fédérale européenne. Il va vite prendre contact avec vous. Je suis certain que vous ferez de bonnes affaires ensemble ». Depuis, monsieur Ba me fait la tête...

Sixième message. Il m'est annoncé par Cicekopamu5668 - drôle de prénom - que « Jennifer, Amanda et Britney veulent absolument discuter » avec moi sur un forum dont je n'ai jamais entendu parler. Il me suffit juste de m'inscrire et d'envoyer une photo. Pas le temps de répondre. Idem pour Siemens58giy qui me dit : « Vous pouvez assister au bouleversement du monde de loin, en tant que simple observateur, ou bien vous pouvez vous y joindre et vivre les réalités du village planétaire, augmenter votre fréquence cardiaque et subir des poussées d'adrénaline. Le forex, ou marché des changes, est l'un des marchés les plus dynamiques, alors il y a toujours une possibilité pour vous de gagner. Cliquez ici et commencez à gagner de l'argent !». Tiens, je pensais que la crise avait fait disparaître les arnaques aux marchés financiers.
 
Dernier pourriel. Surprise. C'est un message normal, capturé par erreur par l'anti-spam. Que me dit l'expéditeur, chercheur d'origine algérienne que j'ai croisé une ou deux fois lors de colloques inutiles sur la Méditerranée ? Texte : « Cher ami, je te propose que nous nous retrouvions autour d'un verre. Tu sais que je suis sympathisant UMP (en fait, non, je ne le savais pas). Il y a un projet de création d'une Union des Français Musulmans pour faire entendre notre voix (laquelle ?). Cela m'intéresserait d'avoir ton avis ». J'ai envie de répondre par un seul mot : « tfouh !» (on n'a pas encore inventé le glaviot électronique) mais je reste sage, réalisant que ce message est bien à sa place dans le marigot des pourriels.

jeudi 24 mars 2011

Lu dans la rue (2)

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L'endroit s'appelle La Baraka. Ecrit en grand, lettres capitales et irrégulières, voici le message affiché sur la vitrine :

COUSCOUS EMPORTÉ

Là, j'avoue ma perplexité. Il est possible qu'il n'en reste plus et que tout le couscous ait été emporté par d'incorrigibles gourmands. Ou alors... Le couscous n'est plus. Ou bien encore, emporté par la foule. Je ne sais pas. Cela va encore me valloir une insomnie...



Là,

lundi 21 mars 2011

dimanche 20 mars 2011

Kool & The Gang

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Perdu dans mes pensées, complètement pris par ce qui se passe en Libye et ailleurs dans le monde arabe, j'ai marché à travers les travées du marché (j'aime cette dernière phrase). Tombé sur un cd à 2 euros, d'occase. Celebration / Fresh / Get down on it / Ladies night / Ooh La La La (let's go dancing) / Too hot / Emergency / Cherish / Joanna / Victory / Tonight / Take my Heart.

Kool & The Gang : le groupe culte, avec Imagination et Boney M, des g'rrartas et autres bouhiyas. Mais c'était tout de même bon...

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A lire sur Slate Afrique : Six raisons de ne pas aimer Kadhafi

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http://www.slateafrique.com/943/six-raisons-pas-aimer-kadhafi

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samedi 19 mars 2011

Pauvres de nous, les Maghrébins ?

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Voici ce que j'écrivais le 5 novembre 2008 après l'élection d'Obama : Bienheureux le peuple d'Amérique

"Quant à nous, pauvres de nous, Maghrébins, Arabes du Proche-Orient et du Golfe, Africains sub-sahariens, nous allons continuer à vivre au rythme des présidents à vie, des roitelets inconsistants, des constitutions rapiécées et des discours creux et ronflants sur le temps qu’il faut donner à la démocratie.Il ne nous reste plus qu’à vivre cette alternance par procuration et à souhaiter le meilleur pour Obama et son peuple. Ils le méritent."

Aujourd'hui, il me faut reconnaître que l'enthousiasme né de l'élection d'Obama était certainement démesuré et que l'homme m'a bien déçu : Palestine, Réforme de l'immigration et Guantanamo : il n'a rien réglé malgré ses promesses. Mais passons.

Je relis mon propos sur les "pauvres de nous". Finalement, les choses changent et c'est tant mieux même si rien n'est encore gagné. Surtout en Algérie...
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Ennemis de leurs peuples et de la souveraineté de leurs propres pays, les dictateurs finissent mal, en général

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On ne le répétera jamais assez. Les dictateurs sont le malheur de leur peuple et, tôt ou tard, ils provoquent l’effondrement de leur pays. C'est ainsi que Saddam Hussein a amené l’invasion américaine de 2003 laquelle a causé sa perte et plongé l'Irak dans un chaos qui est loin d'être terminé.

Mouammar Kadhafi, quant à lui, entrera dans l’histoire comme étant le dictateur dont les agissements ont permi aux armées occidentales de revenir en Afrique du nord. Je comprends ceux qui s’inquiètent du déploiement militaire de l'Otan pour stopper les opérations militaires libyennes mais n’oublions pas que c’est la dictature de Kadhafi qu’il faut d'abord blâmer. C’est elle qui, finalement, a mis en danger la souveraineté de la Libye.

De cela, il faut tirer un enseignement majeur : les autocrates, les tyrans, sont les partenaires idéaux pour un Occident qui, quoiqu'il dise, ne pense qu'à ses propres intérêts. D’abord, ils sont de bons cliens qui s’approvisionnent en armes et autres équipements coûteux. Ensuite, quand ils sont allés trop loin ou qu’ils sont devenus inutiles, ils deviennent le meilleur prétexte pour une intervention militaire. Les autres dirigeants arabes ou musulmans (n'oublions pas l'Iran) sont prévenus : les dictateurs finissent mal, en général...
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vendredi 18 mars 2011

Les voeux dans la presse tunisienne

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Le dimanche 20 mars, sera certainement un jour historique pour la presse tunisienne. Comme le signale le site Leaders, la fête nationale du 20 mars se fera sans "voeux payants", c'est-à-dire tous ces encarts publiés dans la presse écrite où telle ou telle institution présentait ses voeux au président, sa femme et, parfois, aux Tunisiens.
Exemple : A l'occasion de la fête de la femme, la Banque de Tunisie présente ses voeux à Madame Ben Ali.
Le style inimitable de ces manifestations de flagornerie mériterait son musée...
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BHL et le monde arabe (1)

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Les révolutions arabes sont fichues. Si, si, je vous le jure. Cela n’a rien à voir avec le triomphe des régimes en place ou à l’implacable répression qu’ils mènent à l’encontre de ceux qui scandent que le peuple veut la chute du régime (ou du système). Non, la mauvaise nouvelle nous vient de France où il semble que Bernard-Henry Levy ait décidé de jouer le rôle d’inspirateur de ces révolutions. Après quelques semaines de silence, celui qui n’a jamais écrit le moindre mot critique à l’encontre de Ben Ali ou de Mohammed VI (et encore moins de feu Hassan II) a décidé de prendre les peuples qui se révoltent sous son aile protectrice.

Il faut l’entendre pérorer sur toutes les chaînes de télévision et de radios. C’est lui qui va tout faire, c’est lui qui a tout dit. Lui qui n’hésite pas à truquer la réalité en ayant recours au fameux « romanquête ». Lui, qui a toujours présenté le monde arabe comme traversé par une ligne de fracture entre islamistes « fascistes » et musulmans des Lumières mais qui n’a jamais compris – ou voulu le faire – que la vraie bataille se joue entre les peuples et leurs dictateurs.

BHL, l’ami des généraux algériens, qui n’a rien vu de la responsabilité du pouvoir dans les massacres de civils, vient de nous expliquer dans l’hebdomadaire Le Point que Saïd Sadi est un opposant crédible à la dictature Bouteflika. On sent revenir les belles campagnes de com’ des années 1990 où l’on nous expliquait que Saïd Sadi était l’homme providentiel. La belle imposture… On se souviendra de ses propos au lendemain du 26 décembre 1991 (« je me suis trompé de société »), on se souviendra aussi de son allégeance à Bouteflika et l’on comprendra ainsi pourquoi ses appels à manifester ne prennent pas. Les Algériens sont tout, sauf des idiots. Et ils savent qui est qui…
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la chronique économique : Le Japon, géographie et énergie

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Le Quotidien d'Oran, mercredi 16 mars 2011
par Akram Belkaid, Paris

C’est le triptyque que les Japonais redoutaient depuis des décennies : séisme, tsunami et, pour finir, incident nucléaire. La première des catastrophes demeure imprévisible tandis que la seconde, qui n’est que la conséquence directe du tremblement de terre, va peut-être interpeller les dirigeants japonais à propos de nombreuses questions. Parmi elles, la capacité des populations à évacuer rapidement les zones côtières menacées ou encore les conséquences de l’étalement urbain dans une région où le profil déchiqueté de la côte amplifie la force du raz-de-marée. Quant à l’accident nucléaire, il fait d’ores et déjà couler beaucoup d’encre, surtout à l’extérieur du Japon, et cela, alors que tout le monde craint que l’archipel ne soit victime d’une catastrophe de type Tchernobyl.

Un pays pauvre en ressources énergétiques

A lire la presse et à parcourir la blogosphère, on se rend compte qu’un commentaire revient souvent en boucle. Comment le Japon, pays qui est le seul à avoir éprouvé dans sa chair le feu de deux bombes atomiques en 1945, a-t-il pu développer ensuite un réseau dense de 17 centrales nucléaires pour un total de 55 réacteurs ? La réponse est simple.

Elle relève de la géographie ou, plutôt, de la géologie. Puissance économique depuis la fin du dix-neuvième siècle jusqu’en 1945, le Japon n’a jamais pu compter sur son sous-sol pour lui fournir des ressources naturelles. Pour mémoire, l’une des raisons de la guerre entre les Etats-Unis et le Japon au milieu du siècle dernier était liée à la course au contrôle des hydrocarbures et d’autres matières premières (notamment le caoutchouc) en Asie. Après 1945, avec peu de charbon et de pétrole, et encore moins de gaz naturel, le Japon n’a pu bâtir son renouveau économique – son miracle pourrait-on dire - que grâce à l’énergie obtenue par le biais des centrales atomiques. Certes, l’industrie nucléaire américaine a beaucoup influé dans les choix énergétiques du Japon mais l’affaire était facile à plaider du fait de la pauvreté japonaise en ressources naturelles.

Pour autant, le nucléaire demeure une source d’appoint au Japon puisqu’il ne représente que 14% des sources d’énergie primaires (ce qui équivaut tout de même à 30% de l’électricité produite) contre 17% pour le gaz naturel et respectivement 23% et 43% pour le charbon et le pétrole. A ce sujet, il faut savoir que certaines centrales électriques nippones fonctionnent au pétrole brut, lequel est directement brûlé pour produire de l’électricité. Le bilan environnemental de ces centrales étant catastrophique, Tokyo a lancé depuis quinze ans un grand plan de développement du gaz naturel. Aujourd’hui, le Japon achète 35% des cargaisons de GNL et les projections tablent sur 45% d’ici une dizaine d’années. Pour autant, le nucléaire continuera à jouer un rôle prépondérant, ce qui signifie que la question de la sécurité sismique des centrales restera toujours posée.

Pétrole et juste à temps

Un autre élément qui mérite d’être relevé à propos du lien entre géographie et énergie au Japon concerne l’omniprésence des transports terrestres et la consommation d’hydrocarbures. En raison de la topographie accidentée du pays et de la rareté des terrains – et donc des entrepôts, les coûts de stockage au Japon sont parmi les plus élevés au monde. Cela a poussé les entreprises à développer le concept d’industrie à flux tendu et de livraison « juste-à-temps ».

Une philosophie de « zéro stockage » qui a pour conséquence de multiplier les circulations de camions transportant les marchandises et qui explique, en partie, la dépendance de l’archipel à l’essence et donc au pétrole brut. Le plus intéressant dans l’affaire, c’est que ce modèle de juste-à-temps s’est largement répandu dans le monde, notamment en Europe et aux Etats-Unis, alors que la géographie y est toute différente. C’est l’une des preuves de l’influence du Japon dans la mondialisation. Il reste désormais à savoir si ce pays saura se relever de la terrible catastrophe qu’il vient de subir.
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A propos du débat sur l'islam (2)

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La chronique du blédard : le débat sur l'islam et ses multiples facettes :

Il fut un temps où les musulmans de France-on disait alors les arabes-se taisaient, baissent les yeux et, dos voûtés, rasaient les murs. Parqués dans les bidonvilles ou à peine installés dans des cités qui n'allaient pas tarder à se transformer en ghettos, ils avaient intériorisé leur statut d'étrangers au statut précaire. Ceux qui, d'une manière ou d'une autre, avaient accédé à la nationalité française, ne cherchaient pas non plus à se faire entendre.

la suite à lire sur le site du Quotidien d'Oran : http://www.lequotidien-oran.com/?news=5150585

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jeudi 3 mars 2011

A propos du débat sur l'islam (1)

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Nouvel définition dans les futurs dictionnaires :
Musulman, Musulmane : Objets d'un débat politicien dilatoire. Cible facile pour hommes politiques en mal d'idées et de projets
à suivre, hélas...
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